• Violences sexuelles- conséquences traumatiques - témoignage

     

    J'ai écris cet article suite au visionnage de cette vidéo : FOCUS : Violences sexuelles - la sidération psychique 

    A voir absolument pour comprendre les mécanismes possibles suite à traumatisme lié à des violences sexuelles. Des explications rares mais vraiment riches pour comprendre. J'ai repris les termes expliqués dans cette vidéo, car ils m'ont permis de mettre des mots sur ce que j'ai vécu. 

    ***

    Alors c'était ça la sidération... Je suis restée immobile. Incapable de réagir. J'ai regardé la scène se passer, je savais comment réagir. Mais je n'ai rien fait. Ma voix n'est pas sortie. J'ai cru pourtant hurler. Mais rien.

    La dissociation... c'était peut-être ça, quand j' analysais ce qui c'était passé, comme si il ne s'agissait pas de moi. D'avoir vécu toutes ces années, en ayant peur mais sans réaliser, parce qu'il s'agissait de moi, j'ai jamais mis de réelle limite. Faut dire que mon contexte familial ne m'y a pas aidé. 

     Je faisais des recherches poussées sur ces sujets sans jamais m'y associer. Je ressentais des choses, sans avoir de mots là dessus.

    J'ai commencé à haïr mon corps. Il ne devait plus m'appartenir. Il ne fallait plus qu'il existe. Je l'ai rejeté, à en oublier son image. J'ai voulu le couper tout entier. Le détruire. Je me disais bien que ça avait un lien, mais je ne souffrais pas, je m'en fichais, pourtant j'avais des pulsions violentes contre mon corps et ce qui faisais de moi une fille.

    Pourtant, j'allais bien. Vraiment. Rien ne m'atteignait. Depuis des années. J'ai pensé alors que ce n'était pas si grave.

    La mémoire traumatique...  On ne pouvait pas m'approcher, me frôler, me caresser, me toucher. Rien. Même des gestes anodins. Je paniquais. J'étais sur la défensive. Je me mettais à trembler. Sans comprendre.
    Puis j'ai fait une crise d'angoisse. J'ai cru que j'étais complètement folle, ou que j'étais en train de mourir. C'est une amie, qui m'a aidé de suite après à relier, ma crise aux violences du passés.

    Ça a été un choc, j'y ai beaucoup repensé par la suite.

    L'amnésie... puis les flashs... les souvenirs qui reviennent... Les cauchemars... les pressentiments...
    En l'espace de quelques mois, des souvenirs me sont parvenus, comme ça sans raison. Je visualisais des scènes dans ma tête. Et je réalisais qu'elles s'étaient produites. Des souvenirs les plus récents jusqu'au plus anciens... Des années de souvenirs totalement occultées de ma mémoire sans savoir pourquoi.
    Puis il y avait ces cauchemars, où je me faisais violer, toujours plus ou moins selon le même déroulé étrange.
    Puis un dernier souvenir, le plus effrayant. Qui a laissé la place au trou noir. Puis plus jamais de nouveaux souvenirs. Quand les flashs me revenaient avec des sensations, j'avais vraiment peur ; quand c'était insupportable, je me coupais, et tout s'arrêtait.

    Tout a finis par se calmer, sauf ce souvenir effrayant dont je n'avais pas l'issu. Je voulais savoir, mais j'étais terrifiée. Une fois, j'en ai parlé, j'y ai pensé fort. A ce moment là, à chaque montée intense de l'angoisse, je me suis mise à vomir, j'ai vomit une bonne partie de cette nuit là. Pourtant par la suite, je n'étais pas malade. Les pièces du puzzle de ce dernier souvenirs se sont constitués peu à peu.

    ***

    Aujourd'hui, je sais, je réalise et je suis hors de danger. Je suis aimée, et j'ai découvert des rapports avec une réelle confiance et bienveillance mutuelle, et ça me fais énormément de bien. La plupart du temps je suis sereine. Aujourd'hui ça va. Par contre, ma colère est énorme, contre tout ce qui rends propice les violences sexuelles. Alors, je n'ai pas finis de parler. Parce que c'est très grave. Peu importe les circonstances, c'est toujours grave. Et je suis persuadée que les réactions (et non réactions!) à ce type d'événements sont vraiment à prendre en compte. Parce que ce sont les conséquences des actes auxquels on devrait davantage s’intéresser. Et pour cela, il faut commencer par croire les victimes. Et peut-être les considérer d'une manière nouvelle, plus respectueuse, parce qu'un traumatisme, peut toucher énormément de facettes d'une personne. Et que si notre environnement est propice à ce que de telles violences existent, notre environnement est aussi peu propice à accueillir ces personnes qui vivent ou ont vécus ces violences. Et encore une fois, c'est grave. Et ce n'est pas, la banalité de ces actes encore tabous qui en diminue la gravité, au contraire. Il y a un réel problème. Un silence à ne pas cesser de rompre. Une information à transmettre aux victimes, aux agresseurs, aux professionnels, et à chacun de nous. La société a besoin d'une prise de conscience énorme. J'ai encore beaucoup à écrire sur ce genre de sujet, mais chaque chose en son temps.

    Vous qui venez de me lire, si vous étiez déjà sensibilisé à différentes échelles, ou si vous commencez tout juste à l'être, prenez soin de vous, et de ceux qui vous entoure.  Et je vous assure, qu'écouter ce que vous ressentez sans jamais vous dénigrer, et être attentifs à ce que peuvent ressentir ceux qui vous entourent, est la clé de beaucoup de chose. Peut-être même que c'est une responsabilité à prendre dès que vous en prenez conscience. Et dans le domaine de la sexualité entre autre, ça s'appelle le respect du consentement. Mais promis, j'en ferais des articles.

    Sur cet amas d'informations et ce sujet difficile, j'ai juste envie de vous souhaiter beaucoup d'amour autour de vous ♥

     

     

     

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  • Commentaires

    5
    Vendredi 9 Décembre 2016 à 20:09

    Merci de te battre.

      • Dimanche 11 Décembre 2016 à 18:11

        Toujours !

      • Dimanche 11 Décembre 2016 à 00:00
        J'espère que me battre pourra servir aux autres...
    4
    Jeudi 25 Août 2016 à 21:30

    C'est un article intéressant et instructif.

      • Vendredi 26 Août 2016 à 21:06

        Merci ^^

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