J'avais besoin de toi. Pour prétendre que ce n'était qu'une illusion, pour dire que j'avais encore les pieds sur Terre. J'ai eu l'impression de reprendre le contrôle de ma vie, d'être à nouveau moi-même, de retrouver le goût des bonnes choses !

Tu me faisais du bien, tellement de bien… ! En quelques jours tu m'as redonnée le sourire, pendant des mois tu as fait battre mon coeur plus vite, tu as soufflé ma respiration à chaque fois que je te voyais. Tu m'as laissée venir à toi sans dire un mot. Et je me sentais bien. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes… Et puis les choses ont commencé à tourner. La tristesse, la maladie, la solitude, le vide. La mauvaise ambiance, la négativité. Tout s'est mélangé autour de moi, tout est devenu sombre et noir, un tourbillon de personnes, de voix, toutes floues, de rêve, de grondements, de paroles. Un tonnerre s'est abbatu sur ma ville mais j'avais toujours la tête dans les nuages. Je pensais que je continuais à avancer, tu m'exaltais, tu me permettait de me changer un peu les idées.

Tu m'as fait tellement de bien, punaise ! Tu t'es ouvert à moi, doucement, et tu m'as fait réfléchir. Pour la première fois de ma vie, j'ai pris des décisions pour mon avenir, des décisions irréversibles, en me disant : je suis sûre. Cette fois, c'est vraiment ce que je veux. J'avais besoin de ça. De quelque chose qui me pousse à avancer contre le vent, même les voiles déchirées. Même si c'était la tempête autour, et que plus rien n'avait de sens.

C'était les montagnes russes dans mes sentiments ! Mais j'avais besoin de toi. Tu m'aidais à passer à autre chose, tu m'aidais à me centrer sur mon avenir, tu m'aidais. Et maintenant, je t'ai perdu. J'ai besoin que tu sois là, et qu'on parle même si ce n'est que deux minutes. J'ai besoin que tu me dises bonjour, de sentir ta peau contre la mienne, de sentir ton odeur et d'être assise près de toi.

Car je déteste quand tu n'es pas là. Je déteste quand tu ne me vois pas. Je déteste ne pas pouvoir dire si tu me regardes, si tu m'aimes bien, si tu veux me parler. Je déteste devoir attendre indéfiniement que tu fasses un pas, sentir ton odeur mais ne pas te voir et me sentir frustrée. Je déteste être à cinq centimètres de toi sans pouvoir te toucher, te parler, te regarder. Je déteste voir le temps passer sans être à tes côtés.

J'ai besoin de quelqu'un qui ne sache rien de moi, quelqu'un qui m'offre une nouvelle vision de la vie, comme toi tu l'as fait, quelqu'un qui m'aide à avancer et à voir d'autres perspectives. Mes envies rouillent, mes désirs périment. J'ai besoin de fraîcheur pour avancer, besoin de me laver et de prendre un nouveau départ. J'ai besoin de quelqu'un comme toi. J'ai besoin de toi. Pour me parler deux minutes, pour me dire que tu es fatigué, que tu as besoin d'aide. Comme ça je peux t'aider moi, et ça me réveille ! J'ai besoin de partager une conversation à deux avec quelqu'un que je ne vois pas tous les jours depuis des années, j'ai besoin de nouveaux amis ! J'ai besoin d'un souffle d'air, comme toi. J'ai besoin de toi !

Mais je ne peux pas te le dire, ça… On ne se connaît pas assez, tu te foutrais de ma gueule : mais elle est folle elle, elle fantasme sur moi ! Je veux pas être son ami à cette timbrée !

Je voudrais pouvoir exprimer mes émotions, te dire tout ça, te dire que je t'aime là en ce moment parce que tu es là et que tu me fais du bien. Même si tu ne fais pas grand-chose ! J'aimerais ne plus avoir à me cacher, ne plus avoir honte ! Car aimer c'est bien, aimer c'est beau ! Mais tout le monde n'est pas comme moi, et tout le monde n'a pas toujours envie d'accepter la spontanéité et les déclarations des autres. Tout le monde ne se donne pas la même ouverture pour embrasser les sentiments et les accueillir à bras ouverts. C'est dommage qu'on ne puisse pas se dire les choses cash, sans avoir peur de se faire casser, comme si on ne pouvait plus dire merci ou alors refuser sans blesser… C'est dommage. Parce que j'ai besoin de ça, comme de te dire que j'ai besoin de toi.